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Editorial de Guillaume de Prémare : Dans la tempête, tout est combat
À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes entre les deux tours des élections législatives. Je ne peux différer la parution de Permanences pour un éditorial : notre revue trimestrielle n’est pas celle du commentaire à chaud mais d’un regard plus large sur ce qui structure profondément ce moment de l’histoire que nous vivons, qui est un temps de tempêtes. En abordant des sujets déterminants pour l’avenir de notre pays, Permanences cherche à éclairer ceux qui, parmi les catholiques, sont engagés dans la vie civique. Il est important – c’est l’un des éléments clés de la vocation d’Ichtus – que ceux qui œuvrent dans tel ou tel domaine de la vie politique et sociale puissent avoir une vision d’ensemble des enjeux décisifs pour l’avenir de la grande communauté civique qu’est la France. Cette communauté est fracturée et ses fractures sont hystérisées toujours davantage sous le poids de clivages apparemment irréconciliables, d’idéologies destructrices et de forces révolutionnaires qui entendent – pour reprendre l’expression même de Jean-Luc Mélenchon – « transformer un peuple révolté en peuple révolutionnaire ». Et celui qui se rêve en leader maximo à la Chavez d’expliquer clairement la méthode : « La conquête de l’hégémonie politique a un préalable : il faut tout conflictualiser. »
Joseph de Maistre disait que la contre-révolution n’est « point une révolution contraire, mais le contraire de la révolution ». En ce sens et au-delà de la question des institutions – sur laquelle chacun aura son avis –, nous sommes en quelque sorte contre-révolutionnaires : recoudre les liens civiques et sociaux plutôt que les fracturer, œuvrer pour le bien commun plutôt que promouvoir une lutte des classes, des sexes ou des races, etc. Nous vivons cependant un temps qui interdit tout état esprit trop doucereux : dans la tempête, tout – jusqu’au moindre petit pas face aux vents contraires – est combat.